mercredi 30 octobre 2013

"La guerre civile est déclarée", roman de Christophe Paviot, aux éditions "dialogues"...


Un (trés!) bon bouquin,, ça se défend et on en parle... "La guerre civile est déclarée", de Christophe Paviot est un roman que je qualifierai d'"hyperréaliste" parfaitement ancré dans la réalité, celle d'une société au consumérisme échevelé qui ne laisse que très peu de place, voire aucune, à l'humain. Pour passer entre les mailles des video surveillance censées nous protéger, échapper à nos propres peurs, celle du chômage qui menace, du chef tyrannique, ou de "la ruine programmée de l'humanité"une seule solution: se faire passer pour un type normopathe, "bien inséré", le genre qui ne fait donc jamais de bruits ni ne proteste, et frapper en plein coeur du système. Frapper fort et avec détermination, de manière donc à ce que la peur change de camp.
C'est le cas d'Arnaud, lequel ne sort jamais de chez lui sans être accompagné des Oeuvres complètes de William Shakespeare qu'il trimbale partout où il va, depuis les "tours Horizons" jusqu'aux quartiers périphériques de la ville!
La fin, que je ne vous dévoilerai pas, bien sûr, est surprenante, et l'on ne lâche plus ce livre, dés lors que l'on y entre, d'un bout jusqu'à la fin.
Quant aux descriptions de la ville de Rennes et, plus généralement de la Bretagne (qui fait tant parler d'elle en ce moment!), de ce paysage urbain et conurbain dans lequel "la ville et la campagne" se dissolvent dans "une bouillie de tours" et de "grands ensembles", jamais gratuites car servant toujours l'intrigue, elles sont tout simplement magnifiques et magistrales!

A lire, donc...

"La guerre civile est déclarée", de Christophe Paviot (éditions dialogues)


mardi 17 septembre 2013

Un éditeur à découvrir coûte que coûte: à son actif, trois excellents romans (dont "Chbebs" de Salima Rhamna, lequel a fait l'objet d'une présentation sur ce Blog), un recueil de nouvelles "sombre et cruel" ("Hirondelle ou martinet" de Serge Cazenave-Sarkis, qui a aussi fait l'objet d'une présentation ici), de nombreuses nouvelles en ligne, une revue numérique, "L'Ampoule", pour éclairer vos nuits!

                                                                          C'est ici:

                                                     http://www.editionsdelabatjour.com




Editions de l'Abat-Jour






A lire au risque de se brûler les ailes!




Le nouveau numéro de la revue l'Ampoule sur le thème Voyage et exotisme est en ligne. Au sommaire : Philippe Choffat, Marianne Desroziers, Francis Denis, Sébastien Chagny, Blandine Galtier, Marlène Tissot, Cécile Benoist, Michelle Tochet, Xavier Bonni, Adeline Scherman, Nicéphore Pétrolette, Al Denton, Céline Mayeur, Antonia Bellemin, Jacques Cauda, Marc Laumonier, Muriel Friboulet, Serge Cazenave-Sarkis, Christian Attard, Philippe Sarr, Antonella Fiori, Barbara Marshall, Barbara Albeck, Delphine C., Elisabeth Mounic et Marray.
http://www.editionsdelabatjour.com/article-l-ampoule-numero-9-120054775.html






lundi 24 juin 2013

"Hirondelle ou martinet" de Serge Cazenave Sarkis (éditions de l'Abat-Jour)


« Hirondelle ou martinet » : des nouvelles (très) iconoclastes de SCS. Ou la « campagne » revisitée.
(Aux éditions de l’Abat-Jour)





Après avoir lu les 18 nouvelles qui composent le recueil de Serge Cazenave Sarkis, « Hirondelle ou martinet », publié aux éditions de l’Abat-jour, on pourrait se poser la question suivante sur les « origines du Mal : qu’est-ce qui fait qu’un jour on puisse retrouver un homme pendu « à une poutre métallique » et sa compagne « à ses pieds, nue et égorgée comme un mouton ». N’attendez pas de réponse ! Une famille entière est-elle décimée (« Madame Jacket ») par une grand-mère apparemment bien sous tous rapports ? Encore un peu et on l’en excuserait presque. La raison (si ce mot peut encore avoir un sens !) : un journal dans lequel la grand-mère a consigné avec un luxe de détails aussi croustillants que la carapace d’un insecte ses horribles crimes !
Les chiens (« que rien n’effraie, pas même la main du tueur » - Monteclair) sont autant d’oiseaux de mauvais augure que tout ce qui compose notre univers, mais aussi des témoins, voire des acteurs privilégiés. Le Mal est « trans-espèce ».  Toute caresse, même celle d’un chien, suspecte. Tuer sa propre progéniture handicapée, un acte de bienfaisance! La fille de vos voisins est d’une grande beauté ? C’est, nous rappelle aussitôt SCS, « tout comme leur chien, leurs voitures, leurs manières, leurs amis » (« Sans répit »).
Très vite, on suppose que celles-ci, ces histoires où l’on compte les cadavres par dizaines, pourraient avoir pour cadre quelque village de la Somme ou de la Creuse. De la France « profonde ». Les fleurs y sentent bon… la vengeance et le ressentiment.
Aussi, les gens qui y vivent ressemblent-ils à de « vieux ronciers », parfois « taiseux », « robustes » (« Le gonze »). Et, pour certains d’entre eux, l’artiste, devine-t-on, doit-il être une « absurdité », une « hardiesse ». Quant à le payer ? Foutaise. Ont-ils seulement des yeux pour voir et apprécier une œuvre d’art ? Oui. Mais des yeux « injectés de sang, gonflés à péter comme des tomates cerises gorgées de soleil ! «  (on admirera la métaphore !). La « campagne » dans tous ses états, donc. Ils (ces « gens ») y respirent un air « d’une jolie couleur pelure d’oignon jaune ». Et les immeubles, s’il en existe, s’y « fanent ». La peinture, l’art en général, y sont tout aussi suspects. Nous sommes à l’ère de la photographie. Et tout devient possible. Même le pire. Surtout le pire !
Vivre à la campagne (pour y planter des morts, l’automne de préférence !) est également pour certains un rêve d’enfant. (Le rêve de trop?). Encore faudrait-il comme le narrateur de la nouvelle avoir pour épouse une femme qui, trop frustrée, devient « désagréable et tyrannique ». Pour s'en débarrasser? La tuer, se muer en « dragon cracheur de feu »! Comme dans « Une lettre », l’on « s’y déteste avec délectation », dans ces petits villages de province. Les impasses y portent de drôles de noms « celui du « Grand four » dans « Pignon désaccordé ».
Les vieilles horloges ? Elles n’y sont pas plus légères (« Temps mort ») de « s’être vidée de tant de temps ! ». (Pour de nombreux personnages, tuer le temps semble une nécessité absolue !). Et les jeunes gens y « bougent leurs bras comme les poules battent leurs ailes sans jamais pouvoir s’envoler ». (Parce que tuer est tout un art et donc, pas à la portée de n’importe qui !). « Rient en imitant le cri des corbeaux ». Et, dans les pâleurs de l’aube, on peut parfois «  y distinguer, affutés comme des poignards (volants ?), des dents de ragondins".
La « campagne » est-elle ainsi dépeinte par SCS comme n’étant plus immuable. La révolution technologique y a apporté, comme partout ailleurs, son « lot d’innovations ». (Y auraient tout désorganisé ?). Et, si les blés y poussent, ressemblant à ceux figurés par Vincent Van Gogh (les allusions à la peinture sont légion chez SCS), ce n’est que dans l’imaginaire encore vivace de ceux qui, bon gré, mal gré, y vivent encore sans répit.
L’humour, cette « politesse du désespoir », s’y manifeste avec un certain éclat (le pyjama imprimé de bandes dessinées de Gotlib !).
Comme dans « Désordre », l’avant dernière nouvelle du recueil, a-t-on l’impression, à lire SCS, que le « tueur », même quand il n’est qu’apprenti (l’apprentissage de la vie passe par celui, inéluctable, de la mort !) en s’envisageant dans une « carrière de malfaisant », s’invente une fonction, un rôle social qui, au final, le transcende : celle d’empêcheur de tourner en rond, de fauteur de trouble, de « remiseur » en cause d’un certain ordre établi synonyme de désordre. Pour reprendre les mots de SCS, l’univers est « un immense foutoir ». Un univers en partie gouverné par le Mal où tout peut arriver. Y compris (mais ce serait un moindre mal!) tomber amoureux d’une guenon. Voire tuer sa propre femme !
L’ensemble est servi par une langue riche de descriptions et d’inventions. Et les mots y pissent le sang. Ont parfois la tristesse d’une chanson de Léo Ferré.




« Hirondelle ou martinet », de Serge Cazenave Sarkis, aux éditions de l’Abat-Jour.




Philippe Sarr

lundi 20 mai 2013

La vraie fausse interview de Philippe Sarr


La vraie fausse interview de Philippe Sarr



-      Philippe Sarr, bonjour…
-              Bonjour…
-       Ca va ?
-              Et vous même?
-       Vous aimez le thé!
-       Essentiellement les thés noirs…
-       « L’été noir », le titre de votre prochain roman!
-             Bravo, comment avez-vous deviné ?
-       J’ai mes informateurs…
-             Han, han ?
-       Vous venez de publier un recueil de nouvelles intitulé « ARCADIE » chez feu Kirographaires…
-            Oh, là, doucement! 
-       ... et vous voilà sous le feu des projecteurs!
-           Je n’ai volé ni tué personne pourtant ! En tout cas, pas mon éditeur !
-       C’est vous qui le dites !
-           OK, j’ai publié un recueil de nouvelles. Assez sombres contrairement à ce que pourrait laissait entendre le titre. Je n’aurais pas du peut-être…
-       Ah bon ! Pourquoi dites vous ça ?
-         C’est toujours pareil. Vous écrivez quelque chose, dans la seconde qui suit la publication de ce que vous avez commis, on vous tombe dessus comme si vous aviez égorgé votre concierge : qu’avez-vous voulu dire, exprimer, quelle était votre intention ?...
-        Ca vous agace donc ?
-       Non, mais ça peut devenir barbant que de devoir s’expliquer sur tout et sur rien, sur son emploi du temps, ses mobiles, ses fréquentations, pourquoi pas vos habitudes alimentaires… vous voyez, là, je vous donne du grain à moudre…
-       Du grain à moudre ? Vous écrivez plutôt le matin, le soir ?
-             Ca dépend. Résidence alternée oblige !
-       Ah ! Des enfants en bas âge ?
-            Deux magnifiques Fox terrier âgés de 3 et 5 ans !
-       Vous plaisantez ?!
-           Pas du tout… les chiens sont devenus très à la mode vous savez. Les écrivains de plus en plus assimilés à des chasseurs de mots. Je m’en rends de plus en plus compte. Et, comme vous ne l’ignorez pas, tout chasseur sachant chassé sans son chien… enfin laissons…
-       OK. Je vois où vous voulez en venir… Bon, un petit mot sur le titre quand même - ARCADIE ?
-            Une référence à PKD…
-       PKD ?
-         Philip K.Dick… Dans une conférence donnée à Metz en 1980, si ma mémoire est bonne, il y fait une brève allusion…
-       L’Arcadie gréco-romaine ?
-           C’est ça…
-       Vous parliez d’habitudes alimentaires tout à l’heure… Vous publiez beaucoup ?
-           Très peu… Je vends aussi très peu si c’est cela que vous vouliez évoquer (je vous vois venir avec vos gros sabots tout croteux !). Autrement dit, pas de quoi m’offrir un voyage à Bora Bora !
-       Vous le regrettez ?
-       Pas du tout. Je dirais même que cela m’arrange d’une certaine façon. Je ne supporte pas la foule. N’importe quel type de foule !
-       Vous fréquentez très peu alors ?
-       Tout à fait. Jetez donc un œil sur ma bibliothèque…  Beaucoup de livres, certes, mais très peu d’auteurs… Beaucoup d’écrivains, d’artistes auxquels je reste fidèle en somme.
-       Vous êtes un solitaire…
-           En cela que lorsque j’écris, je suis nu. Comme un ver ! C’est pour moi la meilleure façon de pénétrer l’esprit des gens que je m’apprête à corrompre !
-       Vous invoquez Hannah Arendt dans la nouvelle qui ouvre le recueil…
-        Une auto-invitation. Comme le font la plupart de mes personnages. Elle s’est dit un soir où elle se promenait dans les parages, tiens, de la lumière, alors j’entre ! (Vous n’ignorez pas que beaucoup des nouvelles de ce recueil ont déjà fait l’objet d’une première publication sur un site en ligne, l’Abat-Jour, pour ne pas le nommer, des gens très bien, très intelligents à qui je continue d’ailleurs de « confier » mes textes…). Dans ce cas précis, je n’ai pas hésité une seule seconde. Hannah Arendt a été une femme exceptionnelle au caractère bien trempé. Une auteure qui a été pas mal controversée…
-       … vous dites « aussi »…
-         Oui. Quand  « ARCADIE » est sorti, on m’a un peu reproché la même chose, la violence qui s’y exerce, un peu gratuite. Plus une certaine inintelligibilité, un côté « foutraque » - le fou qui traque son lecteur, vous savez ! – et bordélique ! Alors que j’avais commis bien pire avant. Comme dans « VOX POP, un truc que j’ai publié il y a quelques années,  et où je mets en scène des personnages complètement schizophasiques  qui racontent tout et n’importe quoi ! On n’y comprend presque rien… et ici le « presque » a son importance, parce que j’ouvre des portes, des fenêtres pour que le lecteur puisse y respirer un peu. Au milieu de ce fatras, un fatras très bien organisé, contrairement aux apparences,  je distille des bouts d’histoires auxquelles le lecteur perdu peut éventuellement se raccrocher. Des bouées de sauvetage ! Un risque à prendre que j’ai donc pris sans regret ni remords ! Aussi, quand on me parle d’Arcadie comme d’un texte illisible,  JE ME MARRE ! Je me dis « si vous saviez » !
-       Vous avez récemment commenté un texte de Georgie de Saint Maur – Le Père Fétiche, sur le site des éditions de l’Abat-Jour…
-               Parfaitement ! Et je me suis régalé. Comme jamais ! C’est un texte intelligent que j’ai pris énormément de plaisir à commenter justement parce qu’il n’enfermait pas le lecteur dans un type de lecture particulier et qu’il s’enrichissait, se nourrissait des commentaires laissés par nous, lecteurs-joueurs, en même temps qu’il nous enrichissait sur le monde et sur nous mêmes… Une expérience magnifique !
-       Puisque nous y sommes, quelle valeur « nutritive accordez-vous à vos écrits ?
-          Je ne sais pas. Ce n’est pas à moi de le dire… Je trouve en tout cas certains d’entre eux bien moins indigestes que certains autres textes écrits par des auteurs plus connus et réputés plus chevronnés. Après, c’est une question de goût ! Mais bon, le goût, ça s’éduque !
-       Bien. Parlez nous de votre relation si particulière et privilégiée avec PKD…
-           Ce serait un peu long à expliquer… Disons qu’il y serait, si je devais m’exprimer là-dessus, grandement question d’amitiés… d’amitiés sulfureuses et délirantes… En fait, je m’aperçois maintenant que j’ai toujours côtoyé des gens un peu barrés… Des types ou des nanas que la vie avait abandonnés sur la grève et dont le radeau s’était échoué… une très belle allégorie de la vie je trouve…  Les gens normaux m’ont toujours fait peur et parus TRES suspects, au fond. Être normal est une incongruité à laquelle je ne peux souscrire. Vivre n’a rien de normal… VIVRE EST AU CONTRAIRE QUELQUE CHOSE DE TERRIBLEMENT ET DE FONDAMENTALEMENT BIZARRE. Quand je me lève le matin, je me pose toujours la question de ma présence ici…  En fait je suis dans une sorte d’étonnement quasi permanent.
-       Vous parlez d’étonnement ? Vous aimez étonner, surprendre. A la lecture de vos nouvelles on a parfois l’impression que finalement, rien n’a d’importance. Que tout est ambigu. Dans l’un de vos commentaires, à propos du Père Fétiche, vous parlez d’escalier complètement foldingue qui part un peu dans toutes les directions… Cet escalier est assez caractéristique de vos nouvelles. Quand on y entre, on ne sait pas trop où l’on va. Pire, vous mentez sur la destination !  Esprit d’escalier ?
-         Esprit tordu, en effet. Je pense que c’est nécessaire pour aborder le monde dans lequel on vit et qui ressemble à une espèce de galerie marchande où rien n’est précisé sur ce que l’on pourrait y trouver….
-       Comme au Bowling ?
-            Je déteste…
-       Autant que la tartiflette ?
-             Pas vraiment…
-       Qu’est-ce qu’un écrivain, aujourd’hui ?
-            UN TYPE  de plus en plus « numérisé » !
-       Vous êtes un adepte de l’édition numérique ?
-        J’imagine la gueule que ferait l’homme de Neendertal si on lui disait que le papier a définitivement relégué ce qui leur servait autrefois de support d’impression au rebut ! Pour moi, l’opposition papier/numérique n’a pas de sens. Comme de dire que le numérique est mieux ou pire que le papier. L’important c’est ce qu’il y a dedans… Il n’y a que cela qui compte… Le reste c’est du pipeau…
-   Les pipeaux sont fabriqués à partir d’un matériau qui est le même que celui qui sert de base à la fabrication du papier !
-            Votre perspicacité me ravit !
-       Pour en revenir à votre « esprit d’escalier »,  fabriqué à partir de chanvre indien, je suppose ?
-           Je n’en sais rien. C’est pas parce que je l’ai écrit que je crois que cela existe. Vous faites un dangereux amalgame mon cher !
-       Mon cher ? Comme le dernier auteur que vous avez lu ?
-              Michaux ! Poteau d’angle… Oui.
-       Dans votre nouvelle « Imperfiction », vous dites, vous déclamez que l’artiste ou l’écrivain et l’assassin sont quasiment de même constitution…
-                J’ai écrit ça, moi ?!
-       Page 100 : «  L’artiste, l’assassin, même école, même combat… ».
-           Peut-être en ce sens que l’un comme l’autre sont d’éternels et farouches révoltés… Qu’ils s’étonnent également de tout…
-       Que pensez-vous du Cannabis charentais ?
-             Ah… Sa formule chimique m’a été soufflée par un ami cognaçais justement auquel je dédie la nouvelle à laquelle vous faites allusion... Il m’a initié au Cognac !
-       Vous aimez le Cognac ?
-              Je veux mon neveu ! C’est une boisson aux vertus impressionnantes ! J’y ai puisé beaucoup de mon inspiration ces derniers temps ! C’est un breuvage qui a la capacité de vous transformer en profondeur, qui laisse des traces bien au-delà de la simple cuite qui, elle, vous bourre et vous débourre quasiment dans le même mouvement !
-       K.Dick préférait le Bourbon je crois !
-             Et alors ?
-       Vous parliez de « groupes d’appartenances…
-            Ca n’a rien à voir ! Et là, en l’occurrence, il s’agirait plutôt de « groupes de références » ! J’ai un peu de mal à vous suivre !
-       Tout comme on a du mal à vous suivre parfois ! Vous pourriez donner quelques précisions au lecteur quant à ce fameux « vagin » dont il est question dans la première nouvelle du recueil ? Par ailleurs, vous affirmez qu’Hannah Arendt était clitoridienne… D’où tenez-vous cette info ?
-                D’elle même ! Que croyez-vous donc ! Que j’affirmerais des choses comme ça, sans savoir ? Le vagin auquel je fais référence, je vous invite à relire la nouvelle mon gars !…
-       Bon, et bien merci pour ce premier contact, hein… Et à bientôt !
-              Pas de problème. Ce sera quand vous voulez !

mercredi 27 février 2013

ARCADIE LU PAR MARIANNE DESROZIERS


LE BLOG DE MARIANNE DESROZIERS CI DESSOUS

lepandemoniumlitteraire.blogspot.fr/


SA CRITIQUE D'ARCADIE/


"Arcadie" de Philippe Sarr (Kirographaires)


Philippe Sarr, écrivain et enseignant en banlieue parisienne, est loin d'être un inconnu pour les habitués du site des éditions de l'Abat-Jour puisque c'est un auteur qui a publié le plus de nouvelles depuis le début de l'aventure. Dans "Arcadie", recueil de 12 nouvelles publié aux éditions Kirographaires (une fois encore, je me permets de mettre en garde contre cet éditeur qui fait signer des contrats fantaisistes et présente des failles aussi bien au niveau du travail éditorial qu'en ce qui concerne les délais de publication ou la communication), on retrouve certaines nouvelles déjà parues sur le site... mais on en découvre également des inédites. 

Philippe Sarr est un auteur à la fois énigmatique, foutraque et inclassable, si l'on se fie à sa fiche de présentation sur le site de l'Abat-Jour. A ces trois qualificatifs, j'ajouterais "jubilatoire". En effet, l'auteur a l'écriture heureuse et jubilatoire : on sent qu'il s'amuse à partager avec le lecteur ses délires à la Philip K. Dick. Imprégné de références littéraires (P.K. Dick, Brautigan, Kafka) mais aussi cinématographiques (David Lynch, Wong Kar Wai) picturales (Bacon), Sarr n'essaie pas pour autant d'en imposer au lecteur ou de lui en mettre plein la vue. 

Son écriture, décontractée en apparence, semble partir un peu dans tous les sens et l'on pourrait facilement s'y égarer mais il faut accepter de se laisser embringuer dans ses histoires rocambolesques et loufoques. De l'action, de la politique, des femmes fatales, du suspens...et plein d'autres choses encore au programme de cette centaine de pages signées Philippe Sarr.